Des questions et réponses pour mieux comprendre la lutte du peuple togolais. "Deuxième partie"
Au moment où la C14, les partisans de la démocratie par la conciliation, le dialogue et les urnes sont en déroute, en déconfiture totale, nous profitons de cette occasion pour reproduire ici la deuxième partie des questions et réponses pour permettre à nos compatriotes en exil de mieux comprendre la lutte que mene le peuple togolais. Dans les conditions actuelles, Ce qu’il faut souligner c’est la manifestation de plus en plus affirmée de la prise de conscience du peuple, se traduisant par des attitudes allant du simple doute envers les faux démocrates, jusqu’ à la défiance ouverte à leur égard. C'est pouquoi, Les démocrates doivent donc continuer à balayer les malentendus, à apporter les éclaircissements dont le peuple a besoin pour pouvoir aller de l’avant. Dans cette deuxième partie, nous allons aborder largement la question Que faire ?
Alors que faire ?
«La seule solution réside dans la lutte».
Les démocrates ne sont donc pas des gens qui proposent des solutions miracles, car il n’y a pas de solution miracle. La seule solution réside dans la lutte.
Qu’en est-il de la «Communauté internationale», en particulier de la feuille de route de la CEDEAO ?
Réponse: C’est avec cette question de la nécessité de l’organisation et de la lutte du peuple que nous comptions nous en arrêter, quand nous avons, à l’instar de nos compatriotes, pris connaissance de la feuille de route élaborée par la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO à leur assise des 30 et 31 juillet. Cet élément nouveau nous invite naturellement à ajouter un commentaire supplémentaire, même si cela ne change rien de fondamental à notre conclusion. Nous pouvons déjà dire à ce propos que, comme il fallait s’y attendre, Faure et ses compères de la CEDEAO se sont bien joués du peuple togolais ! Ils ont évidemment estimé, comme nous le prévoyions, que la situation est suffisamment mûre, qu’en combinant le dilatoire et la répression, ils ont réussi à mettre le peuple dans un état de lassitude suffisante, et qu’ils peuvent maintenant se permettre de lui imposer leur décision, sans craindre une réaction immédiate et de grande envergure de sa part.
Naturellement, les propositions de cette feuille de route vont dans le sens souhaité par Faure. Le contraire aurait été étonnant.
Du côté des leaders faux démocrates et de leur affidés, l’impasse est encore plus évidente, de plus en plus difficile à dissimuler. Les réactions sont diverses, mais ne peuvent dissimuler leur situation.
Certains de ces faux démocrates, à l’instar d’un Godwin Tété, sont d’un optimisme délirant et crient (presque) victoire: «on a tué le serpent dit-il… il lui faut trancher la tête» ! «Allons aux législatives en toute confiance», dit un autre qui propose un tas de moyens technologiques pour contourner les fraudes. C’étaient les mêmes (ou leurs devanciers)qui avaient crié victoire en juin1991 après l’accord du 12 juin, et à l’issue de la «conférence nationale souveraine», nous savons ce qu’il en est advenu depuis; les mêmes avaient déjà salué de nombreuses autres «victoires» où il ne restait qu’à «couper la tête du serpent: l’Accord cadre de Lomé, l’Accord politique global etc., avec la suite que l’on sait. Quant à ceux qui réduisent le problème à une question de moyens technologiques et informatiques pour empêcher la fraude, nous dirons qu’ils font preuve d’enfantillage, et ne veulent pas voir la réalité, celle de leur incapacité à rivaliser avec le pouvoir en matière de moyens économiques techniques. Et donc de la capacité du pouvoir à se jouer aisément de leurs petits bricolages, à recourir même s’il le faut à la répression ouverte pour briser ces moyens, comme il l’a déjà fait en 2010.
D’autres encore laissent entendre eux aussi que c’est jouable, et que si on s’y prend bien, on peut gagner les élections. Tout comme on assurait en 2005 qu’avec une candidature unique de l’opposition, la victoire était assurée ! Certains, comme le Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI) se veulent un peu plus «critiques». Cette organisation veut bien reconnaître que la feuille de route, «avalise le statut quo au Togo»; mais elle avance une explication assortie d’une proposition: «Les décisions concernant le Togo qui ont été prises l’ont été sous le mandat du Président en exercice. Aussi tous ceux qui veulent la fin du statu quo au Togo doivent se retrouver autour d’un programme commun et convaincre le nouveau président».
Il y a là juste un petit détail à relever: c’est la présence des chefs d’Etat de l’Afrique centrale aux côtés de ceux de la CEDEAO. Une présence significative; une manière ostensible de montrer la solidarité de tous ces chefs d’Etat avec le tyranneau togolais, que ce dernier soit encore ou non à la tête de la CEDEAO. En abondant dans le sens de Faure, ces chefs d’Etat savaient ce qu’ils faisaient. S’imaginer que l’on puisse faire changer d’avis le nouveau chef de la CEDEAO par un simple effort de persuasion comme le proposent les compatriotes de la RCDTI c’est nourrir une prétention absurde ! Naïveté ou aveuglement ? Allez savoir !
Il y aussi des réactions qui se veulent réservées, voire hostiles, par exemple chez un prof. Apédo-Amah Togoata «Tout le monde s’est dit déçu. Je crois que par rapport au contenu ces chefs d’Etat se sont foutus des Togolais…». Mais ce dernier n’est pas allé jusqu’à envisager d’autres solutions.
Dans la même veine, on peut citer la réflexion du Dr Kampatib de l’ADDI le 11 juillet sur Radio Zéphyr. Dans un éclair de lucidité celui-ci déclare en effet: «Si nous comptons sur Macron pour résoudre nos problèmes, dit-il, est-ce que Macron comptera sur nous pour aller résoudre les problèmes en France ? Il n’y a aucune raison. Les Togolais ne devraient pas compter sur la CEDEAO, ni sur la France, ni sur les Etats-Unis pour résoudre leur crise. C’est une crise togolo-togolaise. Il nous appartient de la résoudre. De temps en temps nous pensons que notre bonheur vient d’ailleurs alors que c’est nous-mêmes qui devons nous, construire notre bonheur». Nous disons un éclair de lucidité, car de ce juste constat, le représentant de l’ADDI ne tire aucune conséquence pourtant évidente: se démarquer des autres partis de la C14.
Nous dirons pour nous résumer, que les commentaires émanant des tenants de l’opposition dite démocratique à propos de cette feuille de route vont d’un franc optimisme plus ou moins nuancé à l’instar d’un Godwin Tété notamment, à l’hostilité affichée, Mais ce sont là que des nuances dans leurs jugements, plus d’un point commun les oppose irrémédiablement aux démocrates.
Mais ce qui ressort entre autres, c’est que pour eux, notre salut en matière de démocratie ne peut venir que de l’intervention étrangère, qu’il s’agisse des divers organismes de la fameuse «communauté internationale»: ONU, UA, UE, CEDEAO. OIF ou même de quelques personnalités; que le peuple puisse prendre son destin entre ses mains, ils ne savent pas ce que cela veut dire. Ils lui demandent tout au plus de faire des marches (les plus pacifiques possibles !) «Pour faire entendre sa voix», sa volonté de changement auprès de cette «communauté internationale», pour amener celle-ci à «écouter la volonté du peuple togolais» afin de «contraindre Faure au dialogue et à la négociation». Ils se sont eux-mêmes attribué le rôle de porte-paroles du peuple chargés de plaider sa cause auprès de cette fameuse «communauté internationale».
C’est ainsi qu’on les voit hanter les couloirs des ambassades étrangères et des ministères des puissances étrangères prétendument amies (France et Allemagne notamment) et que la moindre entrevue que leur accorde un sous-fifre est présentée comme un événement capital pour la démocratie. Les interpellations de Macron, interpellation par des éléments de la diaspora au Canada et même la grève de la faim d’un Habia, pour, prétend-il, amener les Etats-Unis et leur ambassadeur à s’impliquer davantage, le soutien spectaculaire que lui apportent les dirigeants de la C14 vont dans le même sens.
Cette manière de faire dépendre le processus démocratique de l’intervention étrangère constitue ni plus ni moins que la remise en cause de notre souveraineté nationale et de la souveraineté populaire, La souveraineté, c’est le pouvoir suprême, c’est-à-dire le pouvoir au-au-dessus duquel il n’y a aucun autre; ce n’est pas une simple proclamation. La souveraineté signifie donc que nous n’avons d’ordre à recevoir de personne ni d’aucune instance de l’extérieur; à l’inverse, au nom de notre souveraineté, nous nous n’avons pas non plus à soumettre nos affaire à une quelconque personne ou instance de l’extérieure; que nous en sommes seuls responsables pour le meilleur et pour le pire. Et comme nous l’avons déjà évoqué, si jamais nous sommes confrontés au pire, notre hymne nationale le dit sans ambages: «Togo debout ! Luttons sans défaillance ! Vainquons ou mourons, mais dans la dignité !». L’hymne nationale ne prévoit pas d’autre alternative. C’est par fidélité à cet esprit que pour ce qui nous concerne, nous ne commenterons pas la feuille de route en question, parce c’est la démarche elle-même que nous condamnons.
Les faux démocrates véhiculent une illusion qui veut faire de la mythique «communauté internationale», un lieu de justice immanente; ils veulent ignorer cette réalité pourtant évidente, à savoir que cette «communauté internationale» et les organismes qui la représentent ONU UE, UA CEDEAO sont des lieux d’affrontements d’intérêt. Un processus démocratique dépendant d’intérêts étrangers est donc forcément, incertain, faussé, tronquée et c’est ce qui se passe chez nous, où l’objet d’un tel processus ce n’est même pas la démocratie en réalité mais la question du partage du pouvoir entre le clan Gnassingbé et des clans rivaux. Mais ce processus même tronqué ne peut tourner qu’à l’avantage de Faure et de son clan, parce qu’ils représentent encore un intérêt important pour les grandes puissances internationales et pour les dirigeants des néocolonies africaines.
On a parlé à juste titre de syndicat de chefs d’Etat, s’agissant notamment de la CEDEAO et de l’UA. Un syndicat par définition est une organisation destinée à défendre les intérêts communs de ses membres. Justement il y a plus d’un intérêt commun entre Faure et ses compères de la CEDEAO et même entre Faure et ses compères de l’Afrique centrale. Ils en ont fait la démonstration lors de leur assise du 30-31 juillet. On ne saurait donc s’étonner du résultat, du contenu de la «feuille de route».
Certains partisans de la politique des faux démocrates évoquent le 27 avril 1958. Ils se réfèrent volontiers à cette victoire pour justifier aujourd’hui ce recours à la «communauté internationale» et à la politique de la démocratie par la négociation et par les urnes. Ils rappellent volontiers les campagnes des pétitions, les délégations nationalistes à l’ONU, l’envoi d’un superviseur à cette élection historique.
Mais la politique menée par les nationalistes pouvait encore à la rigueur s’expliquer par le fait que nous étions sous le régime colonial, que notre souveraineté était entre les mains de l’ONU, bref, que nous étions un pays encore soumis à la tutelle de la «communauté internationale». S’adresser à cette instance pouvait avoir une certaine logique, et encore…
Mais ce n’est plus certainement le cas aujourd’hui, depuis que nous sommes censés avoir conquis notre indépendance, notre souveraineté. Ceux qui veulent compter sur un nouveau 27 avril 1958 entretiennent la confusion avec le temps colonial. A moins qu’ils ne veuillent qu’on y retourne en niant donc en fait notre indépendance, notre souveraineté.
En 1958, les intérêts des grandes puissances étaient alors compatibles avec notre indépendance formelle, d’autant plus qu’avec la voie choisie par les nationalistes, nous ne sortions pas de la domination impérialiste. C’est pourquoi le 27 avril 1958 fut possible. L’élection du 27 avril, les conditions de liberté dans lesquelles elle s’est déroulée, sont la traduction d’un rapport de force alors favorable aux nationalistes.
Aujourd’hui les puissances impérialistes qui dominent la «communauté internationale» s’accommodent bien du clan Gnassingbé. Ce n’est pas la démocratie qui les préoccupe et cette vérité, les démocrates ne cessent de la répéter alors que les faux démocrates font semblant de l’ignorer.
La démarche des faux démocrates constitue aussi une remise en cause de notre de notre souveraineté populaire. Elle fait de notre peuple un éternel mineur, incapable de se prendre en charge. Rien n’illustre mieux leur logique de la soumission et d’infantilisation de notre peuple que ce cri honteux de «Hollande au secours !» qu’ils ont suggéré à leurs manifestants en 2015. Le pire, c’est que les auteurs de ce mot d’ordre ne se rendent même pas compte quel point c’est humiliant, à quel point c’est contraire aux paroles de notre hymne nationale.
Par ailleurs si nous prenons les points qui sont l’objet des revendications (réformes constitutionnelles, et institutionnelles transparence et équité du processus électoral etc..) nous dirons qu’ils font partie de ce qui constitue justement l’exercice de la souveraineté populaire. Or la souveraineté populaire est un droit, tout comme la souveraineté nationale. Un droit qu’on doit savoir conquérir et défendre contre ceux qui veulent nous en priver. Nous ne pouvons que nous référer ici une fois de plus à notre hymne nationale. Il faut donc seulement se donner les moyens de le défendre et non en faire un objet de négociation sous peine de le mettre en cause. C’est ce que font les faux démocrates !
La vraie question qui se pose et que continuent d’éluder les leaders de l’opposition dite démocratique c’est: qu’est ce qui empêche le peuple d’exercer sa souveraineté ? Qui est-ce qui est à la source des difficultés quant à l’organisation d’élections libres crédibles, quant à la mise en place d’institutions démocratiques etc. ?
Il n’y a aucun doute à ce sujet: c’est le pouvoir en place qui est la source immédiate des maux. Il faut donc commencer par supprimer la source du mal au lieu de s’occuper seulement de ses effets; il faut donc commencer par abattre le pouvoir du tyranneau, par démanteler son régime, et le mal disparaîtra. C’est clair comme de l’eau de roche.
Qui peut croire par exemple que le peuple togolais dans un Togo réellement et entièrement libre et débarrassé de toute tyrannie, ne peut pas de lui-même élire démocratiquement des comités de vigilance pour veiller au bon déroulement des scrutins et pour prévenir d’éventuelles fraudes ? Justement il faut donc pour cela que le peuple jouisse de toute sa liberté, et de toute sa souveraineté et donc qu’il se soit au préalable débarrassé du pouvoir et de son système. Toutes les dispositions lourdes et onéreuses que met en place la fameuse «communauté internationale», avec les résultats que l’on sait, ne servent donc qu’à masquer cette vérité.
Pour avancer il faut donc se débarrasser de toute illusion à ce sujet. En réalité tout cela paraît évident mais pas pour le faux démocrates visiblement. Les faux démocrates veulent nous faire croire qu’en s’occupant des effets du mal ils feront disparaître le mal lui-même. Ils veulent nous faire croire que la dictature peut accepter la mise en place de mesures qui la mettent en cause.
Dans le fond, cela est fort logique de leur part, puisque ce n’est pas la fin du régime qu’ils veulent, mais une participation plus importante, et c’est ce qu’on leur refuse. En somme ils veulent l’alternance au sein de la dictature, et c’est ce qu’ils baptisent du nom de démocratie. Ils l’ont d’ailleurs déjà expérimenté avec les Koffigoh, Edem Kodjo, Agboyibo, Gnininvi Adimado Aduayom etc. Mais ils se rendent compte que le peuple comprend que les solutions qu’ils proposent sont de fausses solutions, alors qu’ils ne sont pas disposés à proposer autre chose. Cela ouvre des possibilités importantes pour les démocrates.
Question: Que proposent dont enfin les démocrates ?
Réponse: Il nous faut d’abord faire une sorte d’état des lieux. Cet état des lieux concerne le degré de conscience et d’organisation du peuple. Les démocrates ont, en effet, un seul crédo: le peuple doit son salut d’abord à lui-même; il n’a rien à attendre d’un éventuel leader. Ce salut ne peut venir que de son organisation. La tâche des démocrates est de lui faire prendre conscience de cette nécessité. L’état des lieux leur permet justement de voir ce qu’il reste à faire.
Question: Où en est donc le peuple ?
Réponse: nous noterons que la prise de conscience connaît des progrès remarquables. Cette prise de conscience se manifeste dans l’unité de plus en plus profonde du peuple. Nous l’avions déjà relevé précédemment; nous le rappelons avec encore plus de force et d’enthousiasme, tant cela est remarquable. Ainsi, cette unité du peuple est en train de triompher des tentatives crapuleuses de division du régime; la dernière en date étant les propos provocateurs du tyranneau sur le prétendu islamisme des manifestants Kotokoli, accompagnés de l’arrestation de deux imams. Les attentats contre des édifices musulmans, actes ouvertement provocateurs, procèdent de la même intention maléfique: entretenir la division entre musulmans et non musulmans, bref diviser pour régner.
Nous noterons en passant que cette volonté de maintenir des divisions au sein du peuple est une marque particulière du clan Gnassingbé, qui pourtant n’a à la bouche que des mots de rassemblement, d’union dont se réclament leurs partis politiques. On se rappelle qu’à un moment de son règne maléfique, l’autocrate Eyadema et ses hérauts s’en étaient pris aux «afro-brésiliens» qui ne seraient pas de «vrais» Togolais.
Par ailleurs, il n’y a pas si longtemps, un préfet s’est permis de traiter les compatriotes Tchokossi d’étranger au Togo. Certains faux démocrates se livrent eux aussi à cette entreprise crapuleuse de division: nous citerons à ce sujet le discours d’un Godwin Tété parlant de l’assassinat par Eyadema d’officiers «biologiquement sudistes» (sic) en oubliant les victimes originaires du Nord. Mais même cette division Nord-Sud ça ne prend plus.
Ce clivage est en train de s’estomper malgré les efforts de certains pour ralentir cette évolution formidable. De plus en plus le peuple comprend que dans ce régime la minorité des profiteurs et des oppresseurs viennent de toutes les régions, et qu’il en est de même de la majorité exploitée et opprimée. D’où cette envie évidente de rejeter les divisions que le pouvoir veut continuer à entretenir. On le voit clairement dans les manifestations et dans les gestes de solidarité des non musulmans après les attentats provocateurs contre les édifices musulmans: sans aucun doute l’unité du peuple est bel et bien en train de se renforcer.
L’autre marque de cette prise de conscience progressive du peuple se voit dans sa volonté de plus en plus manifeste de se désolidariser de la politique de négociations et de conciliation; le peuple acquiert de plus en plus la conviction que ce n’est pas une négociation qui fera partir le tyranneau et cela est vrai même chez une grande partie de ceux qui continuent d’aller aux marches à l’appel des faux démocrates: ils pensent sans doute encore un peu naïvement qu’ils peuvent faire pression sur leurs leaders et les amener à aller dans le sens qu’ils souhaitent.
Car la question que beaucoup se posent de plus en plus maintenant, c’est seulement de savoir comment le faire ? C’est là que résident encore quelques confusions et que les leaders de l’opposition dite démocratique continuent d’exploiter en entretenant de faux espoirs (notamment dans un changement à la tête de la CEDEAO), en soulevant de faux débats sur les articles constitutionnels notamment sur le nombre des mandats et la rétroactivité etc..). Les faux démocrates tentent ainsi de rester dans la course mais ils sont de plus en plus démasqués et les masses ont de moins en moins tendance à leur faire confiance. C’est là une évolution capitale.
Il reste néanmoins un pas à franchir Comme nous l’avons dit beaucoup n’ont pas encore compris que c’est le peuple lui-même qui conquiert la liberté et que c’est en prenant ses destins entre se mains Alors ils cherchent d’autres leaders. Mais les choses vont vite, et le résultat prévisible du prochain «dialogue», s’il y en a un autre, va encore certainement faire progresser les consciences, permettre au peuple de franchir une étape décisive, avec la contribution actives des démocrates. Ça va entraîner notamment:
- -La démarcation définitive avec les faux démocrates. Cette démarcation sera effective lorsque le peuple ne répondra plus à leurs appels pour des marches qui ne débouchent sur rien, lorsque le peuple commencera à organiser ses propres marches avec ses propres mot d’ordre sans aucune ambiguïté;
- -La mise en place par le peuple de ses propres organisations démocratiques par quartiers, par villes et villages, par régions: des organisations d’étude, de discussion (car la démocratie est aussi études et échanges de réflexion), comme de lutte.
- La mise en place d’organisations pour approfondir le programme démocratique. Les démocrates l’ont toujours affirmé: la démocratie ce n’est pas alterner avec Faure, c’est-à-dire remplacer le tyranneau par un autre gredin. Ceux qui se contentent de dire «Faure a assez duré, il doit laisser la place à un autre», font seulement le jeu des faux démocrates. On voit certains d’entre eux saliver à la nouvelle que Kabila fils ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle en RDC. C’est justement ce genre de fausse démocratie et de faux départ qu’ils voudraient voir chez nous et que nous ne voulons pas.
- La démocratie véritable exige le démantèlement de ce système d’oppression et de prédation et la mise en place d’un système de liberté et de justice sociale. Les démocrates disent qu’on doit d’ores et déjà se préoccuper de cette question par rapport au futur de notre pays.
- Des cercles de réflexions, des groupes de travails peuvent donc se constituer pour aborder des sujets tels que; pour une économie au service de la majorité et pour en finir avec la corruption et la pratique des biens mal acquis; pour une éducation nationale et démocratique; pour une politique de santé au service du peuple; pour le développement d’un sport populaire; l’agriculture et la paysannerie.
- C’est loin d’être exhaustif. Des compatriotes animés par l’esprit démocratique et patriotique peuvent s’y atteler des maintenant. Mais il faut qu’ils soient animés de cet esprit. Comme on peut le constater ce sont ceux qui ne savent pas quoi faire qui peuvent céder au découragement dans la situation actuelle. C’est loin d’être le cas pour les démocrates; ils ont des raisons d’être optimistes d’autant plus que la situation autorise tous les espoirs. Ce qui nous importe d’abord et avant tout c’est que la conscience du peuple évolue et qu’il comprenne la nécessité de l’organisation et de la lutte.
Bruxelles le 5 octobre 2018
Le Togo En Lutte
Le Front des Organisations Démocratiques Togolaises En Exil
Site web: www.togoenlutte.org
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