
Une baïonnette étrangère ne peut garantir la souveraineté sur la terre de nos aïeux.
Comme il fallait s'y attendre le hold-up électoral du 22 février vient d'être achevé par la proclamation d'une cour constitutionnelle aux ordres du clan au pouvoir. Après cette parodie d'élection on constate ici et là que la clique Kpodzro-Agbeyome a déclenché une kyrielle d'action au sein de la diaspora pour faire croire qu'elle pouvait ramener Faure et ses acolytes à la raison. La clique Kpodzro-Agbeyome et leurs émules vont même encore plus loin en déclarant partout qu'ils ont le soutien de l'administration américaine. Ainsi ils peuvent se permettre de nommer un premier ministre et un ministre des affaires étrangères d'opérette. Pour notre part, nous demeurons convaincu que les compatriotes qui s'inscrivent dans ces démarches se trompent lourdement et logiquement sont en train de faire une mauvaise lecture de la situation politique qui prévaut actuellement chez-nous au Togo. C'est la raison pour laquelle nous devons nous départir définitivement de toutes illusions sur la prise du pouvoir par Agbeyome, un homme lige du système dictatorial qui conserve jusqu'à la levée de son immunité parlementaire le titre de président de la commission défense et sécurité à l'assemblée mouton RPT-UNIR.
Indéniablement l'homme du saint esprit a vendu des illusions au peuple en déclarant péremptoirement qu'il arracherait la victoire électorale le soir du 22 février... Vu la nature du pouvoir, les gens les plus lucides se posaient, en amont, la question où Gabriel Kodjo Agbeyome trouvera la force nécessaire pour contraindre Faure et ses affidés à s'exécuter ? S'il aura la force d'empêcher ceux-ci de constituer un État dans l'Etat qui est une menace permanente sur le peuple togolais. Aujourd'hui les compatriotes les plus sincères commencent à comprendre que tout ce tintamarre de la campagne électorale n'était en réalité que du bluff et encore du bluff afin de siphonner le suffrage des incrédules électeurs !
Entre temps, dans la nuit du 23 février, la milice pretrorienne des Gnassingbe occupe les rues de la capitale; la CENI en complicité avec les missionnaires stipendiés de l'UA, CEDEAO, OIF érigent, sans fard, le petit tyran en vainqueur de cette mascarade électorale. En réponse à ce hold-up électoral, tout ce que l'homme du saint esprit a trouvé mieux de faire c'est de continuer honteusement à pousser des cris d'orfraie aux puissances étrangères qui regentent notre pays: à savoir la France, l'Allemagne et les USA. Sans oublier l'appel du pied de Philippe Kpodzro au Vatican ! Il en ressort que tous ces intempestifs appels ne sont, en réalité, que de fébrile agitation pour cacher leur incapacité à faire face à ce pouvoir brutal.
Dans ce contexte précis, les patriotes doivent commencer à réfléchir sérieusement sur la manière de faire partir définitivement le tyranneau du pouvoir; nous devrions nous départir sur les illusions que sème ces faux amis du peuple et autres apatrides qui veulent mener une lutte par procuration en lançant des appels du pied aux puissances impérialistes. Nous attendons par "lutte par procuration" le fait d'appeler les américains et autres puissances étrangères à intervenir politiquement et militairement chez-nous pour piétiner notre souveraineté. Ce fut le cas en Côte d'Ivoire où le préfet de service Alassane Dramane OUATRARA est arrivé dans les chars de l'armée française pour être installé à la présidence ivoirienne. L'ironie tragique est que la démocratie demeure piétinée en Côte d'Ivoire.
Par ailleurs, dans quel pays les États Unis et d'autres puissances étrangères, l'union européenne en l'occurrence ont pu instaurer la démocratie ? Nous connaissons l'exemple de Haïti, de l'Afghanistan, de l'Irak, de la Libye et récemment du Venezuela où l'administration américaine sème le désordre et destabilise les gouvernements en place dans ces pays. Bref, l'expérience de lutte des peuples opprimés a amplement montré qu'une baïonnette étrangère ne peut garantir la souveraineté sur la terre de nos aïeux !
Pour ce qui concerne la CEDEAO ou l'UA : c'est deux institutions sont des paravents, de l'impérialisme français qui ne veut plus se mettre en lumière pour cautionner directement les régimes oppresseurs... C'est pourquoi, actuellement, elle préfère utiliser les potentats néocoloniaux pour faire le boulot à sa place. D'ailleurs, la France et Faure Gnassingbe entourés de ses larbins ont accepté d'organiser cette parodie d'élection dans le but de continuer à monopoliser le pouvoir au profit des multinationales tels que Bolloré qui gère le Port de Lomé, l'allemand Heidelberg cement qui contrôle la production du ciment et le clinker. Ajoutons à cela la main mise des hommes d'affaires israéliens sur le secteur de la production du phosphate. Bref, dans les conditions actuelles, pour les puissances impérialistes, la France notamment, Faure Gnassingbe apparaît comme le seul valet qui peut préserver leurs intérêts face aux puissances émergents.
Incontestablement, l'expérience de lutte du peuple togolais a confirmé que toutes ces démarches sont du déjà vues; elles s'incrivent plutôt dans un plan bien préparé et mûri pour détourner la juste colère du peuple sur des négociations et la formation d'un nouveau gouvernement d'union nationale ou un gouvernement inclusif dont Gabriel Kodjo Agbeyome faisait cas dans ces discours de campagnes électorales. Indéniablement notre peuple avait déjà expérimenté cette voie à travers les présidentielles de 2005, 2010 et 2015. Et personne ne peut nous faire croire, aujourd'hui, que la clique Agbeyome est plus intelligente, la plus préparé qu'un Bob Akitani qui dans son dernier retranchement appela la jeunesse combative à sortir massivement pour défendre sa victoire face à la soldatesque de Faure Gnassingbe en avril 2005... On connaît la suite de toutes ces tristes événements...
C'est pourquoi les démocrates et patriotes n'attendent rien de Agbeyome Gabriel Kodjo et sa clique. Les patriotes et démocrates ne doivent rien attendre de ce scénario digne d'une série B où le truand et le méchant iront ensemble main dans la main trinquer le verre d'une indéfectible amitié !
Pour terminer, la seule solution qui nous reste c'est de nous mobiliser, nous organiser en dehors de tous ces partis et organisations qui accompagnent depuis février-avril 2005 le tyranneau à des négociations et autres joutes électorales bidons.
Plus que jamais nous devons nous organiser pour démanteler définitivement cette dictature oligarchique.
La lutte pour la libération nationale continue !
Bruxelles, le 16 mars 2020
FM TOGO DÉMOCRATIE